mardi 1 janvier 2013





Dans la lourdeur des tracas du quotidien

Il y a une lame à la main
Une larme pour demain
Une dame le prend, tiens.

Il ne faut pas rester en dedans, viens




Nous ne sommes pas toujours notre meilleur ami. 







Il faut apprivoiser la peur. Le silence pis la froideur. L’inquiétude pis les autres; ceux qui se mettent à avoir peur pour eux.

Ces gens-là, on pourrait en parler. Il n’y a jamais de bon moment pour parler d’eux, d’ailleurs. Ceux à qui tu demandes s’ils ont peur de la mort et qu’ils te répondent que non; ce n’est pas ça le problème. Ils te diront probablement  que ce n’est pas la peur de la mort qui les effraie, mais bien la peur de ne pas avoir le temps de tout faire. On est à cette époque-là, l’ère de la bucket list. La fameuse liste de ce qu’on souhaite accomplir avant la fin, la nôtre.

Voir les sept merveilles du monde, apprendre à jouer du piano, courir un marathon, parler couramment le russe, nager dans tous les océans, prendre le thé avec les Japonais, obtenir un permis de conduire, rire à tous les jours, écrire un livre, faire la différence dans la vie de quelqu’un et tout le reste. Tout le reste, surtout.

Parce que ça n’a jamais de réelle fin, cette fameuse liste alors que la vie en a une, elle. Impossible de la repousser à plus tard sous prétexte que vous n’avez pas coché tous les endroits à voir ou que vous n’avez pas encore vu un panda.



samedi 1 décembre 2012

c'est comme un ébauche de ce que j'arrive jamais à te dire au bon moment



Tu me fais pleurer, desfois. Comme quand tu me mords un sein et que je reviens à moi, surprise. Comme quand tu m’envoies un «I love you» mal écrit sur un carton trouvé entre deux feuilles de papier mais que c’est le plus beau «I love you» possible, à ce moment-là où je le reçois, à 245 kilomètres de où tu es. Tu me fais pleurer, de joie pis de peur parfois. Je te fais pleurer, aussi. Comme quand je veux te laisser ton grand lit et que tu me voudrais dans tes couvertures, mes cheveux dans tes mains. On se fait pleurer, ensemble aussi. Comme quand on veut tellement faire plaisir à l’autre qu’on s’oublie et qu’on devient pas contents, comme des enfants. 

Mais tout ça, je me rends compte que c’est ça, bâtir aussi. C’est construire et découvrir, des imperfections et des subtilités parfaites, un agencement idéal qui nous correspond. Du beau tout croche, une sorte d’art déco new wave mal connu du public encore.

J’aime beaucoup ça, être ta copine.
Te flatter le dos doucement, tendrement, juste le temps qu’il faut pour que tu respires mieux, pour que tu souffles la bougie qui rayonnait dans la maison et que tu t’endormes, apaisé de ne pas être seul, surtout. 

Te tenir la main dans la rue, quelque part sur St-Laurent ou dans le quartier chinois et que je vois ton cœur content se refléter dans tes yeux brillants. (oui, tes yeux, encore et toujours, si tu savais) 

T’embrasser, doucement le cou, les lèvres, le nez et le front. Et puis m’emporter, vouloir te chatouiller, te serrer plus fort, rires aux éclats et te faire l’amour, dans l’immédiat. Tout de suite maintenant. Nous trouver fous, t’aimer comme jamais. 

Te battre au Skip-Bo, ton impression que je triche, te parler de ma bonne étoile pis me sentir rougir un peu, parce que c’est vrai que ça me gêne un peu, de gagner tout le temps contre toi. T’avoir comme adversaire, mais comme allié aussi. Chaque jour, au travers des batailles du quotidien. 

Te regarder peindre, avec toute ta fougue pis les émotions du moment, ta créativité spontanée et ton regard qui analyse et observe l’ensemble de l’œuvre.  Ta satisfaction du beau que tu crées, ta capacité à t’en rendre compte mais pas tout le temps, la peinture que tu mets partout dans la maison mais qui rend la maison ce qu’elle est, justement. Un endroit où l’expression de soi règne. Là où ça fait du bien, d’être soi.


Mais parfois, j’ai juste, juste besoin de me rassurer moi. Me dire que je ne suis pas une si mauvaise copine, que j’ai beaucoup de bons coups à mon actif mais plusieurs moins bien aussi mais que c’est correct. Me dire que je n’ai pas si peur, que tu n’as pas si peur, que c’est encore correct d’avoir peur. Parce qu’un jour, quelqu’un a dit : «If it scares you, it might be a good thing to try» et je me dis que les gens n’ont pas toujours tort, n’est-ce-pas? Me dire surtout que tu m’aimes quand même, malgré le fait que je pleure et que tu pleures aussi. Que tu m’aimes comme un fou, que tu te plais à me dire.

C’est arrivé comme ça, comme si c’était tout naturel, fait pour arriver depuis bien longtemps déjà. Toi, ton naturel désarmant, ton charme et tes yeux. Tes yeux, n’en parlons même pas. Tu savais le pouvoir qu’ils ont sur moi, ça et mon envie de m’y perdre toujours un peu plus. Toujours, toujours un peu plus. 

jeudi 1 novembre 2012

27 août 2012 - bout de vie retrouvé dans un beau carnet



j'ai eu peur.


j'ai eu peur de te perdre pour des erreurs que j'ai commises avant toi. j'ai eu peur que tu ne comprennes pas et que tu ne veuilles pas accepter cet aspect de moi, ce passé qui me rend moi, justement. mais je l'aurais accepté. je l'aurais compris, j'aurais fait avec ton choix.

j'ai eu peur.
si tu savais comme je te trouve parfait.


quand je t'ai dit que je voulais de l'espace, en fait ce n'était pas ça.

je voulais te laisser le temps de réaliser que j'étais pas belle tout le temps et que je n'allais probablement pas être belle tout le temps non plus. j'te parle pas des cheveux sales, j'te parle du côté sombre pis je capote beaucoup beaucoup parce que tu sembles être là pour rester (tu me dirais que c'est parce que tu m'aimes et j'te dirais que c'est plus que ça surement) mais le fait est que je suis encore sous le choc de tout ça. pas que tu m'aimes; mais que tu veuilles rester. parce que même le pire, tu dois te dire que c'est mieux avec moi (c'est peut-être pas ça que tu te dis mais c'pas grave, dans ma tête c'est ça que tu te dis).


c'est la première fois et je réalise tranquillement mais je veux rien prendre pour acquis. c'est pour ça que je vais continuer d'avoir peur. juste un peu peur.

parce que l'automne arrive. je pourrais dire, parce que l'hiver arrive. tu sais mes envies de couverture, de thé et d'intérieur. mon coeur en flanelle, aussi. tu devines ma difficulté à affronter le froid. pour une des rares fois, je vais faire des efforts pour toi, pour moi, pour nous. tu vas me voir plus souvent les cheveux détrempés, les bottes de pluie comme un sauvetage de pieds. si je n'ai pas froid et que je me sens belle avec une tuque, mitaines et foulard, peut-être que j'aimerai nous deux dans les rues et la neige et l'envie de vivre plus fort encore.

pour la première fois, tu me donnes envie d'aimer ça, ce temps-là de l'année où tout est un peu plus engourdi. différemment, le monde change et prend une nouvelle vie, quand il fait froid. vivre au gré des saisons, m'adapter à elles.


j'ai eu peur.

merci de me tenir la main

pis de me faire du thé, surtout.


dimanche 26 juin 2011



ne rien comprendre à ma vie ces temps-ci


& réaliser qu'il ne me reste que quatre jours ici 





samedi 11 juin 2011


j'aurais vraiment beaucoup à vous dire, à écrire & à raconter de mille et une façons mais je ne le ferai pas vraiment. 

je pourrais vous parler de l'été passée, cette histoire-là jamais racontée totalement, gardée secret juste pour moi et pour toi aussi parce que c'était trop beau, ces rêves-là, ce rose-là & cette vue-là de Montréal du 17e étage sur Sherbrooke, quand on buvait du vin & que tu me disais que c'était pas pareille avec moi qu'avec toutes ces autres filles-là (surement que tu voulais dire que ça allait se finir comme ça avait commencé, un matin plus rien). 

je pourrais vous parler de cette année qui vient de passer, ces désordres & cette tempête & le chaos calme qui s'est installé doucement paisiblement tranquillement dans mon coeur et dans ma tête & de tous les changements que ça entraîne. j'pourrais prendre le temps de vous raconter lui, son corps que j'apprivoisais en toute quiétude mais pas vraiment, fausse sécurité; son corps qui ne me dit déjà plus rien et son visage qui s'efface un peu plus chaque matin de juin. 

je pourrais vous raconter mes déboires & mes fous rires & mes exaspérations qui sont trop nombreuses qui ne se comptent plus mais surtout, mes moments privilégiés partagés avec du beau, beau monde.

j'aurais mille et une histoires à vous raconter, si je prenais le temps; mais la vérité c'est qu'il y a cette merveille-là qui est apparue il n'y a pas très longtemps, qui me fait vivre beaucoup beaucoup (et dépenser aussi) et les dernières semaines ont été occupées & remplies et je quitte bientôt la grande métropole pour un ailleurs doux & confortable mais pour l'instant, j'emmagasine des morceaux de vie pour mieux vous les raconter plus tard. pour l'instant, je m'émerveille je chante & je ris très fort & je danse aussi & j'existe, surtout. j'existe. 

alors je bois du vin dans des verres à café, je fume trop de cigarettes sur la terrasse sur le balcon aussi, je bois une quantité phénoménale de bière, je vis la nuit tard très tard je travaille le jour et on ne se le cachera pas, tout ça, c'est pour ne pas avoir le temps l'envie l'intérêt de penser à toi de penser à tout ça; c'est pour ne pas avoir le temps d'avoir peur d'être terrifiée & de réaliser.

jeudi 2 juin 2011

j'ai acheté des cigarettes le mois passé (il y a peut-être deux semaines en fait), même pas des cigarillos qui goûtent le bonbon (oh non), des cigarettes qui vont me donner mal au coeur, à la tête & elles vont bien certainement me laisser un goût horrible en bouche (un goût de toi probablement) et ça faisait un an que ce n'était pas arrivé. (l'achat de cigarettes, on aura compris)

la dernière fois, c'était au mois d'août, à la fin du mois je crois (c'était peut-être en septembre aussi). j'avais le coeur gros (une petite peine de rien du tout qui prend toujours des proportions gigantesques sur le moment & qui finit toujours par passer) mais j'avais aussi (et heureusement) des amies-lumières et elles étaient là pour me rappeler que tu ne méritais pas plus que vingt-cinq cancers. (dieu merci, elles étaient là) 
mon père m'aurait dit reviens-nous, crisse & s'il n'en méritait pas vingt-cinq, il n'en méritait pas un seul. ma mère n'aurait rien dit, comme d'habitude. alors elles, mes amies-lumières, heureusement qu'elles étaient là parce que toi tu n'y serais jamais plus.

j'ai acheté des cigarettes le mois passé (on était en mai) parce que j'ai vu le mur à cent milles à l'heure & je savais que toi & moi, on allait rentrer dedans bien comme il faut (perte totale de mon côté - ouate de phoque cette allusion-là à un accident d'auto - en tout cas), ça fait que je commence par une, deux, et quatre... jusqu'à temps que le paquet soit fini, que je me suis dit.


c'est fini.
laisse-moi te quitter

je dois en dévorer d'autres du regard. il doit connaître mon corps, apprivoiser mon souffle. je dois le laisser m'approcher, me toucher; je dois me laisser guider, poser mon coeur sur sa peau nue. le laisser jouer de moi, s'amuser de mes silences & de mes rires; éclairer cette noirceur, éteindre ce chaos. 



ne reviens pas

ne réponds plus quand je crie le passé de me revenir; cache-toi, crache-moi ton indifférence.
il faut disparaître l'un de l'autre.


je mens; reviens. 

reviens-moi, reviens à nous. allume l'été de tes mots. n'oublie pas. je veux qu'on crée ce qui ne l'a jamais été. je sais que tu peux; que tu crées encore du beau.


me trouves-tu assez belle pour créer nous deux?