jeudi 24 mars 2011


il parait tout doucement, dans le murmure, un chuchotement, que toi tu aurais une copine. il parait tout bas que c'était ça, mais je n'en suis pas si sure.  quand tes joues ont rougi & que ton front a eu chaud & que tes lèvres ont laissé glisser une hésitation, je n'y croyais pas. quand tu as dit oui non oui peut-être ah & finalement oui, je n'y ai pas cru. ça sonnait croche dans mes oreilles ça sonnait faux dans l'écho de tes hésitations. et puis j'espère. j'espère qu'elle le sait que tu ne sais pas, que tu hésites, que tu bégaies quand on en parle; comme un secret, comme un mystère qui ne doit pas être révélé.

et puis j'espère. j'espère qu'elle sait que tu préfères le salé. que tu es plus du genre fromage à la crème & cretons sur tes toasts le matin que beurres d'arachides & nutella. j'espère qu'elle sait que ça te gêne, ce tatouage que tu portes, comme un symbole, comme une fierté bien cachée. 

et puis j'espère. j'espère pour toi pour vous qu'il n'y aura pas de fin. puisque c'est d'abord pour ça qu'il ne faut pas tomber amoureux d'une fille avec qui tu étudies, que tu disais; la finalité est bien trop difficile à gérer.

et puis j'espère que tu y croyais, quand tu m'as dit tout ça; dans un murmure, dans un silence, dans l'écho de ton soupir, quelque part au château, quelque part entre toi et ma peau.

et puis.


dimanche 20 mars 2011



ici on va mal pis on sait jamais vraiment comment le dire & comment l'écrire; on a mal de mal aller, tout croche & tout le temps, d'accrocher les gens & de les faire tomber. on bascule à gauche, à droite, à mesure qu'on met un pied ou l'autre devant. on ne sait pas sur quel pied se tenir, se poser en équilibre; on le fait jamais. 

ici on va mal, on va mal-heureuse tout le temps, on hésite & on ne fait pas de choix parce que ce mot-là, il convient toujours & c'est parfait & c'est lui qu'on choisit; on ne doute même pas oh non.


vendredi 18 mars 2011


i know i know i know what i am chasing;
i know i know i know that this is changing me



je laisse tout ici pour aller boire du thé, tricoter et écrire bien sur, découvrir et rires beaucoup, chanter & danser peut-être & boire de la boréale toujours évidemment tout ça là-bas, loin de toi & loin du bruit trop fort dans mon tout petit coeur; je pars en mettant de côté cette surcharge, ce trop plein de lourdeur qui pèse sur ce dos affaibli par les épreuves de la vie. je pars avec moi-même seulement, mes précieux livres, ton regard sur ma peau dénudée de moi ces soirs-là, les yeux remplis de nouveauté & un peu plus d'acquis aussi. je quitte ma vie, cette vie-là qui n'était pas moi, je n'étais pas moi et maintenant je sais que je ne suis pas là où je devrais être, là où je veux être. après avoir parcouru des milles et des villes pour me trouver & pour me perdre & pour me chercher, je me dis qu'il n'est jamais trop tôt pour être heureuse. parfois, qu'il disait, on se surprend d'être arrivée avant même d'être à quai.


dimanche 13 mars 2011


[j'écris] aujourd'hui pour celui qui n'est plus, pour lui dire merci

je t'en ai voulu tellement trop longtemps d'être parti. comme ça, sans l'ombre d'une explication, d'un sourire complice, d'un dernier regard échangé. chaque jour, j'apprends avec la vie à te dire merci. je cite ton nom comme on récite une berceuse, pour calmer les pleurs & pour adoucir les peurs & pour soulager les ouragans intérieurs & pour me rappeler ta voix, tes silences & pour évoquer tous tes travers, tous les jours depuis je cite ton nom & je crie ton souvenir pour ne jamais que tu meures dans ma mémoire. parce qu'Adamo lui il dit que y'en a qui meurent dans les mémoires, c'est bien plus triste que de perdre la vie. pis c'est tellement toute vrai ce qu'il dit là que je me suis faite une promesse & je te fais la plus belle des promesses; tu ne vas jamais mourir.


mardi 8 mars 2011


je retourne dans mes carnets; je n'étais pas là où je devais être


avant c'était simple, c'était facile; j'écrivais pour toi j'écrivais sur toi tout le temps je parlais que de toi. puis ce jour-là, en me réveillant, je t'ai enfin laissé partir de moi et j'ai arrêté de m'ouvrir comme ça parce que c'était vide tu n'y serais jamais jamais plus. quand tu m'as baissé les yeux en silence, j'y croyais donc bien fort à ce vide-là pour toujours. puis mon coeur a eu mal cinq fois, pour ces cinq années-là où même au-delà des peines et de ton éventuelle absence, les rires et tout ce beau rose-là étaient ce qu'il y avait de mieux. dans ma tête toujours. desfois j'ai peur d'y croire encore.

je disais donc qu'avant c'était simple, c'était facile; j'écrivais parce que tout me heurtait tellement si facilement. tout pouvait être une histoire. 

c'est différent maintenant, bien différent du temps d'avant.